Dante, pourquoi dis-tu qu'il n'est pire misère
Dante, pourquoi dis-tu qu'il n'est pire misère
Qu'un souvenir heureux dans les jours de douleur ?
Quel chagrin t'a dicté cette parole amère
Cette offense au malheur ?
En est-il donc moins vrai que la lumière existe,
Et faut-il l'oublier du moment qu'il fait nuit ?
Est-ce bien toi, grande âme immortellement triste,
Est-ce toi qui l'as dit ?
Non, par ce pur flambeau dont la splendeur m'éclaire,
Ce blasphème vanté ne vient pas de ton coeur.
Un souvenir heureux est peut-être sur terre
Plus vrai que le bonheur.
[Extrait de Souvenir, Poésies Nouvelles d'Alfred de Musset]
Musset sera toujours mon auteur préféré.
Je sais enfin pourquoi en lisant de tels vers
Et il m'a, dans la vie, toujours accompagné,
Ainsi que ses chimères.
J'ai parfois été seul, ou presque, moi aussi,
Même si ce n'était pas au Théâtre Français.
J'ai préféré l'ivresse au flacon, comme lui,
Et sans aucun regret.
Alors, mon cher Musset, comment te remercier ?
Un souvenir heureux, plus vrai que le bonheur...
Un mot aussi sublime mérite tout mon respect,
Je suis ton débiteur !
J'ai pris cette photo pendant le carnaval vénitien de Paris, sur le Port de plaisance, le 2 avril 2005. Il était difficile de résister au charme et à l'attrait de ces masques, même si leur apparence envoûtante n'était souvent qu'une illusion !