Le syndrome de Stendhal
Pendant l'hiver 1816, Stendhal découvre l'Italie. Rome, Naples, Florence, il veut tout connaître. Mais le 22 janvier 1817, il est victime d'un malaise extatique...
J'étais dans une sorte d'extase, par l'idée d'être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber .
Ce n'est qu'en 1979 qu'une psychiatre florentine donnera le nom de l'écrivain à cette affection constatée chez quelques touristes et caractérisée par des sensations d'angoisse ou de vertige à la vue d'oeuvres d'art. L'Italie, de par la profusion et la richesse de son patrimoine, en est un terrain privilégié. Le cinéaste Dario Argento, mettra en scène sa fille Asia en prise à ce vertige dans le thriller du même nom en 1996.
Cette photo n'a pas été prise en Italie, mais bien à Paris. Le musée Gustave Moreau était presque désert et j'ai pensé qu'un flou radial mettrait en valeur ce jeune couple contemplant les oeuvres surprenantes du peintre et pourrait suggérer leur émotion...
[Musée Gustave Moreau, Paris]