Il est impressionnant, ce ballon. Si les immeubles avoisinants semblent contenir son image, lui s'élèvera bientôt, intrépide, avec à son bord moi qui le serai beaucoup moins.
Nous sommes dans le parc André Citroën qui abritait il y a longtemps les usines du constructeur automobile. Aujourd'hui, c'est un parc agréable, véritable poumon du quinzième arrondissement, à deux pas du restaurant de Cyril Lignac, agrémenté de serres ouvertes au public. Mais trêve de bavardage, il va décoller...
Ça y est... il est parti. Au début, on se sent rassuré, le sol est encore proche. Mais imperceptiblement, il s'éloigne, nous laissant en proie à des craintes déraisonnables. Et si... et si... Les questions affluent, sans réponse satisfaisante. De toute façon, n'est-il pas trop tard ?
Le ballon a terminé son ascension. On se dit que chaque seconde qui passe va nous rapprocher de ce sol que l'on ne pensait pas chérir à ce point. Tout est bien qui finit bien, sauf que... ce satané ballon n'a pas l'intention de redescendre tout de suite. Prenons notre mal en patience et regardons le paysage...
À tout seigneur, tout honneur. La Tour Eiffel nous nargue, par dessus les immeubles. Plus loin, à droite, c'est le Sacré-Coeur que l'on aperçoit. Tous les monuments de Paris sont bien là. Les toits de Réné Clair aussi.
Finalement, c'était bien agréable, cette ascension et l'on regrette presque que le ballon, dans une envie irraisonnée de liberté, ne se soit pas défait de ses liens pour nous offrir la plus belle des traversées de Paris. Mais ce n'est qu'un ballon captif. Cependant, en descendant, il obscurcit le parc et ses visiteurs de son ombre pour leur rappeler sa présence.
[Ballon du parc André Citroën, Paris XVe]