Pour moi, tout a commencé par une après-midi pluvieuse, le long d'une route solitaire de montagne, alors que je cherchais un raccourci que jamais je ne trouvai. Cela a commencé par une route sans issue et par un chat étrange...
Vous connaissez Sost ? Non ? Moi non plus. Pourtant, la route depuis Mauléon-Barousse (31) s'arrête effectivement et irrémédiablement à Sost. Et ce mur grillagé en est l'extrême limite. Avant de faire demi-tour, je contemplai ce magnifique félin - pensant soudain plus fort encore au mien, resté à Paris - et osai m'en approcher.
Regarder un félin dans les yeux procure une sensation extraordinaire, une impression de puissance, de complicité, d'invulnérabilité. Je fis demi-tour, apaisé, assuré de retrouver la route de Luchon et certain désormais qu'aucun envahisseur n'était là et que je n'avais pas à convaincre un monde incrédule que le cauchemar avait déjà commencé... C'était toujours ça de pris.
[Sost, Haute-Garonne, 24 août 2007]