Collonges-la-Rouge
Sur la route de Toulouse (au gué, au gué), je m'arrêtais à Brive-la-Gaillarde pour la nuit et filai dès mon arrivée à l'Office du Tourisme. Avant même que je reprenne mes esprits, une employée me demanda de répondre à un rapide questionnaire. Ce sera vite fait, me garantit-elle.
- Vous venez à Brive pour la première fois ?
- Voui, presque.
- Je marque non. Quelle est la raison de votre séjour ?
- C'est pour dormir.
- Juste pour dormir ?
- Euh... oui, mais si vous avez d'autres idées, je suis preneur.
- Bon, je marque Loisirs. Visiterez-vous quelqu'autre endroit dans les alentours ?
- Euh...
- Turenne, vous irez certainement à Turenne ?
- Turenne ?
- Bon, j'écris Turenne
- Et Collonges ?
- Collonges ?
- Oui, c'est très joli. Vous irez à Collonges ?
- Euh...
- J'inscris Collonges.
- ...
- Comment avez-vous trouvé notre ville, agréable, quelconque, ennuyeuse ?
- C'est à dire que... euh...
- Agréable. Voilà, c'est fini, merci d'avoir gentiment répondu à mes questions !
- Euh... mais de rien !
Et c'est ainsi que je me suis retrouvé presqu'obligé d'aller à Collonges-la-Rouge...
Le trajet a été vite fait. Je suis passé devant Turenne, mais il y avait un tel brouillard que je n'ai quasiment pas vu le château. À Collonges, en revanche, il s'était déjà levé (le brouillard, pas le château).
Le clocher de l'église romane du XIIe siècle donne le ton. En fait, le village a fière allure, avec ses maisons en grès rouge. C'est un bonheur simple mais authentique de s'y promener, dès potron-minet, quand les touristes n'ont pas encore investi les lieux. Car ils ne tarderont pas à venir. Profitons encore quelques instants de ces moments privilégiés où l'on ne croise âme qui vive.
En pèlerinage à Collonges, on voudrait n’en plus partir, y écrire, vivre, nourri par la douceur du climat, le charme du pays et l’exquise gentillesse de ses habitants.
[Irène Monesi, Prix Fémina, 1996]
Et le pélerinage, Collonges le connaît bien, qui accueillait jadis les pélerins sur la route de Saint-Jacques de Compostelle...
Collonges fait partie des plus beaux villages de France. Elle avait raison, la dame de l'Office du Tourisme, c'est bien joli, Collonges. Malheureusement, un certain côté mercantile est à déplorer. Les échoppes et les restaurants y abondent, c'est la rançon d'un succès dû à cette allure médiévale et cette couleur rouge omniprésente qui envoûtent le visiteur.
Bon, j'avais pris un chat en photo. Normal, où que j'aille, je prends les félins. Mais je ne suis guère satisfait de ces photos. Alors, je vous montre ce magnifique labrador à la place. Faute de grives, on mange des merles...
[Collonges-la-Rouge, Corrèze, août 2007]