Il carnavale di Venezia
Café Florian, place Saint-Marc, trois masques en sortent. La photo est trop tentante, ils s'arrêtent, complaisamment. Le flash a figé les personnages mais le décor est flou. L'effet est totalement involontaire bien que saisissant, j'aurais voulu le faire exprès que je n'y serais jamais parvenu...
L'avantage du Carnaval, c'est que les masques posent. Toujours serviables, certainement narcissiques, ils accompagnent parfois leur pose d'un geste ou d'une posture, ce qui permet au spectateur admiratif de les prendre dans de bonnes conditions. Je suis allé plusieurs fois à Venise mais pendant le carnaval, la cité ducale prend une autre dimension, notamment la nuit. En quittant une place, on se trouve nez à nez (mais le sien est parfois plus pointu) avec un masque révêtu de la traditionnelle bauta qui vous fait une révérence avant de se fondre dans l'obscurité d'une ruelle. Plus loin, un masque extravagant vous fait signe de vous taire d'un air faussement complice. C'est grisant !
[Carnaval de Venise, février 1993]