Miss Ellen, versez-moi le thé
Miss Ellen, versez-moi le thé
Dans la belle tasse chinoise,
Où des poissons d'or cherchent noise
Au monstre rose épouvanté.
J'aime la folle cruauté
Des chimères qu'on apprivoise :
Miss Ellen, versez-moi le Thé
Dans la belle tasse chinoise.
Là, sous un ciel rouge irrité,
Une dame fière et sournoise
Montre en ses longs yeux de turquoise
L'extase et la naïveté :
Miss Ellen, versez-moi le Thé.
[Le Thé, Théodore de Banville]
C'est un rondel, poème de 3 strophes composées respectivement de 4, 4 et 5 vers, le dernier étant le premier (comme au Paradis).
Quand j'étais petit, mes parents me récitaient souvent le début de ce poème mais ne le finissaient jamais. Je ne buvais pas de thé et je m'en faisais une idée déformée. Pour moi, il se passait des choses terribles à l'intérieur de la tasse. Ce n'est que bien plus tard que j'ai découvert l'existence de la dame fière et sournoise. C'est dommage. On aurait pu boire ensemble... une tasse de thé !
J'ai pris cette photo au Festival du Thé et n'hésitez pas à regarder l'album !