L'enfant de Nankin Road
Shanghaï... rien que le nom est attirant. Cela évoque le mystère opaque des triades, l'ambiance sulfureuse des fumeries d'opium, le charme ambigu des maisons de thé. Et ce fut le film Empire du Soleil, de Spielberg, qui a achevé de me convaincre d'y aller. En mars 2000, ce fut fait. Je n'ai jamais regretté la semaine que j'y ai passée, d'ailleurs, je n'ai jamais regretté aucun de mes voyages. Cependant, si j'ai parfois pensé y retourner, j'ai toujours choisi de nouvelles destinations. Car mon émerveillement ne sera bien sûr plus le même, et il existe tant d'endroits à voir ! Pourtant... j'y retournerai bien...
La ville, immense, une des plus peuplées du monde, voit son centre structuré par deux artères principales et perpendiculaires. Le Bund, survivance de son passé colonial, longe le Huang Pu, et la rue de Nankin en part pour aller... pfff... au moins jusque là-bas ! Et c'est dans le début de cette rue, dans la partie piétonne, que j'ai pris cette photo. La tenue du petit garçon est à l'image de la Chine d'aujourd'hui, très occidentale. Celle de la mère est plus... disons chinoise. Quand elle a vu que je le prenais, elle s'est penchée autant pour le rassurer que pour le mettre en valeur. Fière et inquiète... les mères chinoises ne sont pas différentes des nôtres.
La première fois que je suis allé en Chine, c'était bien des années auparavant (chinois ?). Lors de ma visite du zoo de Canton, les chinois s'écartaient à mon passage, méfiants et j'avais un peu l'impression de m'être échappé de ma cage. Je me serais bien gardé de les prendre en photo. Cette photo de la rue de Nankin était pour moi, une sorte de revanche. Les temps avaient changé.
[Nanjing Donglu, Shanghaï, mars 2000]