Une allée entre deux rives
Le promeneur solitaire, cher à Rousseau, qui traverserait le pont de Bir-Hakeim, trouverait à mi parcours, une étrange allée. De faible largeur, elle semble flotter entre les rives de la Seine. Et il se laissera tenter.
D'un côté, c'est le quinzième arrondissement et son front de Seine moderne, aux tours audacieuses...
... de l'autre, le seizième et ses immeubles classiques et bourgeois.
L'Allée des Cygnes est un havre de paix, seulement troublé par la respiration des coureurs qui l'empruntent et le bruit sourd (très très sourd, le bruit) des arbres qui poussent. Car il y en a des arbres, et de toutes les espèces. L'automne a dispersé les feuilles. Celle-ci résiste, plus pour longtemps. Le deuil de la nature convient à la douleur et plaît à mes regards, chantait Lamartine...
Et puis, au bout de la promenade, comme une récompense que l'on n'attendait plus, en forme de pied de nez, une surprise s'annonce au promeneur. Une surprise qui n'en est pas une puisque voici venir La Liberté éclairant le Monde, dont je vous avais déjà parlé. Cette réplique au quart de l'originale nous tourne le dos, mais même dans cette position inconvenante, elle inspire crainte et respect.
[Allée des Cygnes, Paris XVe]