Columbo mène la danse
TF1 nous a offert pour les fêtes, un joli cadeau en diffusant hier soir, le dernier téléfilm de Columbo, touné en 2003.
L'épisode débute par une explication tendue entre deux associés. L'un, Justin Price, semble inquiet et s'en prend à l'autre, Tony Galper, qui, (trop ?) sûr de lui, le rassure. Ma grande connaissance de Columbo me permet de déterminer instantanément la victime et son meurtrier. D'ailleurs, Galper ne monte-t-il pas dans sa Mercedes, point commun de la quasi-totalité des coupables de cette série ? Seul hic, il décède accidentellement chez son ex-femme cinq minutes plus tard. Comme quoi, l'erreur est humaine, je serai plus prudent à l'avenir...
L'histoire s'enchaîne assez classiquement, avec un témoin de cet accident qu'il faut supprimer dans la précipitation, et un cadavre à cacher. Un scénario plutôt classique, avec des rebondissements un peu artificiels, comme le fait que Vanessa, l'ex-femme de Galper, soit la nouvelle petite amie de Justin, ou que Galper se révèle être le fils d'un chef de tous les chefs, un parrain de la mafia new-yorkaise.
Cet opus est-il un bon cru ? Honnêtement, je n'ai pas trouvé. Peter Falk a 76 ans au moment du tournage et rend peu crédible son personnage. Ils n'ont pas inventé la retraite, chez LAPD ? Cependant, il joue une parodie de lui-même, assez touchante, malgré ses cheveux blancs et son ventre bedonnant. Comme toujours, il sait au premier regard qui est le coupable, jouant avec lui comme avec une proie facile, car condamnée. Et ses relations avec l'homme de main mafieux sont savoureuses.
Alors, qu'est ce qui me dérange dans cet épisode ? C'est le coupable. Les coupables, même. Justin a beau prévoir assez finement son coup, il ne s'oppose pas véritablement à Columbo comme ont pu le faire avant lui, de grands coupables. Car c'est l'assassin, la vedette dans Columbo, autant que l'inspecteur lui-même. Cassavettes dans Symphonie en noir, Jack Cassidy dans Tout n'est qu'illusion, Janet Leigh dans La femme oubliée, Louis Jourdan dans Meurtre à la carte pour ne citer qu'eux, sont éblouissants et l'on se surprend à oublier l'intrigue, les soutenant même dans leur combat (perdu d'avance) contre Columbo. Ici, rien de tout ça. Entre Justin et Vanessa, on ne retrouve pas la complicité redoutable que l'on a déjà vue dans d'anciens épisodes entre amants ou même frères.
Seule l'astuce finale complètement inattendue permet de sauver Columbo mène la danse d'une déception certaine. Mais il faudra quand même m'expliquer pourquoi, si quatorze poissons ont besoin d'une hauteur d'1m20, neuf n'ont besoin que de 60 cm...
[Columbo mène la danse - Columbo like the Nightlife - 2003]