Bubulle, félin pour l'autre
Partir en laissant son animal n'est pas facile. Il faut tout prévoir, nourriture, litières bien fraîches et surtout une catsitter prête à passer une à deux fois par jour. Fut même un temps (révolu) où la catsitter de Bubulle dormait à domicile. Heureux chat ! Mais dans tous les cas, partir, c'est un crève-coeur !
Lors de mon réveillon à New York, j'ai bien sûr dû le laisser. Quel déchirement... Seuls les amis des animaux comprendront le manque que l'on peut ressentir. La première nuit est terrible, son absence est trop... présente. Notre regard le cherche, notre coeur frémit. Les heures, les jours passant, le manque évolue. Il est moins constant, mais plus fort. On a envie de crier, de l'appeler. Nous voudrions le voir se lover devant nous d'un simple claquement de doigts, quitte à le renvoyer, une fois rassurés, et par un autre claquement, sur son coussin duquel il aurait été extirpé, non sans avoir auparavant profité de sa chaleur animale.
Mais il est un autre moment bien délicat aussi. C'est le retour. Le félin est là, indécis, perturbé et surtout négligé. Car le félin abandonné se néglige. Son pelage si fin d'habitude est rêche, son regard est posé sur vous, l'air de dire : Pourquoi ? Pourquoi m'as-tu fait ça ? Et ce sentiment de culpabilité qui n'existe cependant que dans nos têtes est monstrueux. Alors, on le sert très très fort. Alors, j'ai serré très très fort mon Bubulle. Et lui, comme s'il comprenait que jamais, à aucun moment, je n'avais cessé de penser à lui, s'est mis à ronronner, à ronronner si fort que j'ai compris que lui non plus n'avait cessé de penser à moi.