En passant près du Père-Lachaise, je me suis arrêté un instant pour prendre une photo de la tombe d'Oscar Wilde - ai-je déjà dit que je lui consacrerai certainement plusieurs articles ? - autant que pour enfin profiter de mon appareil qui n'a pas pu prendre le dragon chinois tant espéré, compte tenu du fait qu'il n'y en avait pas aujourd'hui (ce qui, en soi, est une bonne raison).
Les cimetières sont des endroits accueillants pour les chats. On ne les en chasse pas, on les nourrit même et en plus, ils y sont utiles en chassant rats et souris. On est quasiment sûr d'en voir un. Et ça n'a pas raté. Il était là, tapi dans les fourrés, ce chasseur, surveillant un oiseau qu'il n'attrapa pas. Il avait un air de ressemblance avec ce chat que je connais si bien, mais son plastron, d'une blancheur immaculée (dans les romans, les blancheurs sont toujours immaculées) lui donnait un air plus solennel, avec ce semblant de barbe.
Je tentais de me rapprocher. Il ne fuyait pas, se contentant de maintenir une distance suffisante entre nous. Suffisante pour sa sécurité, limite pour la photo, mais tant mieux, je préfère sa survie. Ma photo importe peu, à côté.
[Cimetière du Père-Lachaise, 28 janvier 2005]