En voilà des manières
Pas un mot, s'il vous plaît. En voilà des manières !
Le désoeuvrement, c'est terrible. Je l'avais déjà évoqué dans un article précédent. Hier soir, il m'a poussé à regarder En voilà des manières, sur M6. Le principe est classique, conforme aux précédentes productions d'M6, comme Le pensionnat de Chavagnes (ou de Sarlat) et Le camp des fortes têtes. Quelques jeunes sont confrontés à une réalité qui leur est totalement étrangère, dans le but, non de changer leur comportement, mais de nous divertir.
Le thème de l'emission est le savoir-vivre. Les cobayes sont huit jeunes filles, tenant plus de la caillera que de la jeune fille modèle, ne provenant pas seulement de la banlieue (M6 est une chaîne politiquement correcte). Quelques perles parmi elles : Naïma, dont l'insolence n'a d'égale que le laisser-aller, et Céline, garçon manqué, qui s'effronde en pleurant à l'idée de devoir mettre une jupe...
Tout ce petit monde qui jure et qui pète, évolue dans un somptueux château, bien entouré par un collège de professeurs d'un autre âge et chaperonné par une duègne sortie d'un mauvais livre. Lors du repas chez Madame de Boisfleury, on a pu voir (cf photo) que la classe était la qualité principale de ces futures ambassadrices du savoir-vivre. Les épreuves se succèdent, toutes plus difficiles les unes que les autres : sortir d'une voiture en jupe courte, retirer une veste en gardant son sac à main... Édifiant !
Pourtant, il se dégage de ce programme une impression de comédie mal jouée. Les professeurs sont caricaturaux et les candidates en font des tonnes. D'ailleurs, l'outrancière Naïma ne le dit-elle pas elle-même : On a donné le mieux de c'qu'on pouvait ? Finalement, c'est à regarder cinq minutes, pas plus. Et c'est dans ces moments-là que l'on voit les effets néfastes du désoeuvrement... j'ai regardé jusqu'à la fin.
[En voilà des manières, jeudi 20h50, M6]