Dans quelques minutes, l'avion se posera sur la piste de Gonggar, l'aéroport de Lhassa. Je regarde par le hublot, le paysage est montagneux et désertique. Déconcertant. C'est curieux, le Tibet, on se croirait sur la Planète des Singes. Mais non, suis-je bête, Taylor se posait dans un étang d'eau limpide, sous un soleil accablant. Bizarre, cela m'y fait pourtant penser.
J'appréhende aussi l'arrivée. Pour la première fois de ma vie, j'ai été contraint de prendre un voyage organisé (c'est une obligation en venant de Kathmandou). Même si nous ne serons que deux plus le guide et le chauffeur, cette idée me met mal à l'aise.
À l'aéroport, le guide, Penba, et Diebo, notre chauffeur étaient bien là. Une légère pluie et le froid aussi, vingt degrés de moins qu'au Népal, mais plus que le froid, un sentiment étrange m'envahit, dû probablement à l'altitude (Lhassa est à 3700m), une sensation désagréable de flottement.
Dans le 4x4, Penba nous donne une petite bouteille d'eau, nous rappelant l'importance de boire très régulièrement. Je m'exécute aussitôt, mais le flottement demeure.
Dehors, le décor est beaucoup plus chinois que tibétain, mais le dépaysement est total.
Arrêt en cours de route, pour voir des Bouddhas peints... bof, il fait toujours aussi froid et je plane toujours autant. Je ne le savais pas encore, mais des Shakyamuni, on n'avait pas fini d'en voir ! Quand nous repartons, un car s'arrête à son tour, je suppose que tout le monde a droit à cet arrêt.
Le Landcruiser avale tranquillement une route monotone, traversant sans ralentir des villages peu peuplés. Puis, soudain, au détour d'un virage, un bâtiment rougeâtre apparaît au loin : le Potala, ce palais mythique, le but avoué de mon voyage dans un Tibet tourmenté.
Plus que quelques kilomètres.
À suivre...
[Potala, Lhassa, Tibet, mai 2007]