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Publié par Maître Po, devin

Après avoir échappé aux russes qui l'ont contraint à leur livrer une étrange relique, Indiana Jones se voit privé de sa chaire et doit quitter l'université. Mais il est contacté par un jeune motard, Mutt Williams, qui l'incite à rechercher un bien mystérieux crâne de cristal. Ils partent alors pour le Pérou, poursuivis par les troupes de la redoutable Irina Spalko...



Dix-neuf ans qu'on l'attendait ! Indiana Jones, c'est un chapeau d'archéologue, qui évoque traditions séculaires, secrets enfouis au fond de temples inaccessibles et langues oubliées. C'est aussi un fouet, arme diabolique et inhabituelle. C'est surtout une musique qui fait depuis si longtemps vibrer le plus endurci des spectateurs, musique synonyme de frissons, de plaisirs et d'excitation. On s'en remet un petit coup ?

 

 

Mais dix-neuf ans, c'est long. Le souvenir des anciens films ne risque-t-il pas de contrarier la vision de ce dernier opus ? Aussi mercredi, jour de la sortie française (la première au monde), suis-je allé tenter de répondre à cette angoissante question...

 

Autant le dire tout de suite, si j'ai bien aimé le film, il est quand même un ton en-dessous des précédents. Le premier, c'était la découverte, les aventures, l'Egypte des Pharaons. Le second, c'était le raffinement, les sectes, l'Inde des maharajahs. Le troisième, c'était la Bible, les énigmes, la Petra des Nabatéens. Et là, c'est un peu n'importe quoi, surtout la fin. Les russes ont remplacé les nazis mais la différence est imperceptible. Harrison Ford, en sexagénaire fringant, nous gratifie encore de belles cascades, alors même qu'il est plus vieux dans ce film que Sean Connery dans le troisième, mais le charme n'agit plus.

Cate Blanchett n'arrive pas à convaincre en russe fanatique. L'elfe de Riverdell, bien que méconnaissable, n'est pas assez perverse. Les effets spéciaux sont parfois lourds, et si les chiens de prairie sont bien gentils, il y a un peu trop de singes dans la forêt péruvienne. Les invraisemblances qui ont contribué au succès du premier sont encore là, mais ne font plus mouche. Le début du film est prometteur, c'est vrai. On est replongé avec réussite dans l'univers des Aventuriers de l'Arche Perdue. Ensuite, suivent quelques séquences à tomber... de sommeil. Et je n'ai pas tardé à piquer du nez, oh, quelques minutes seulement, rien de grave, et puis, la séquence finale, prévisible, décevante. Un peu trop spielbergienne, la fin ! Dommage.

 

Pourtant, il y a quelques trouvailles. Le personnage de Mutt, incarné par Shia LaBeouf (joli nom), est sympathique et son arrivée renvoie inéluctablement à L'Equipée Sauvage. D'ailleurs, les clins d'oeil ne manquent pas dans Le Royaume du Crâne de Cristal et l'on s'en régale régulièrement. Le Hot-Rod de la séquence d'ouverture évoque bien sûr American Graffiti, d'un certain George Lucas, avec un certain Harrison Ford. Et l'on reverra avec surprise un personnage que l'on avait laissé au fin fond de l'Himalaya.

Alors, oui, on peut aller le voir, mais on y trouvera un film bien loin des précédents opus, plus proche d'un Benjamin Gates (je n'ai vu que le premier) par exemple. Quoique cela a quand même un arrière-goût d'Indiana Jones... Cependant, si, avant de vous laisser tenter, vous souhaitez voir la bande-annonce, ça se passe juste en-dessous.

 

[Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, Steven Spielberg, 2008]

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