À Anet, l'entrée du château Renaissance de Diane de Poitiers, construit par Philibert Delorme, est majestueuse, surmontée d'un cerf et de quatre chiens, qui, jadis, marquaient les quarts-d'heure. Les automates ont aujourd'hui disparu. Pénétrons respectueusement à l'intérieur mais seulement entre 14 et 18 heures, puisqu'il s'agit d'une propriété privée.
En face de nous, se trouve l'aile principale. Euh... elle n'est plus là. Les démolisseurs de la Révolution, dénués de tout scrupule, sont passés par là, récupérant le moindre matériau de construction. Seules restent l'aile gauche (la tourelle a été rajoutée pour des raisons de symétrie) et la chapelle, à droite.
La coupole de celle-ci rappelle les croissants enlacés qui constituent l'emblème de la belle Dame. On y trouve aussi les D imbriqués qui formaient un H au passage, subtil clin d'oeil d'une maîtresse à son amant.
Le vandalisme révolutionnaire n'a pas pu atteindre la sérénité du parc qui a traversé les siècles pour nous offrir offre une quiétude inégalée.
Un dernier mot sur la propriétaire. Diane de Poitiers est née au tout début du seizième siècle et après avoir vécu avec un mari de quarante ans son aîné, devint la maîtresse d'Henri II, de vingt ans son cadet. Un fantastique bond dans le temps !
Femme intelligente et avisée, elle savait faire fructifier ses affaires. À la mort du Roi, elle dut se contraindre à rendre à la Reine, Catherine de Médicis, le château de Chenonceau mais conserva Anet, puisque le château, bien qu'offert par Henri II, était construit sur ses terres. Elle s'y retirera jusqu'à sa mort, en 1566.
[Château d'Anet, Anet, Eure-et-Loir]