À la terrasse de ce café vénitien, affalé (oui, dans les cafés, je m'affale) devant un cioccolato al latte fumant, je contemple les derniers instants de clarté avant que le soleil ne se couche sur la lagune. L'appareil à la main, je guette. Une princesse se rendant à un bal dans quelque palais éloigné, un masque gracieux fuyant un soupirant, une gondolière accorte, que sais-je...
Un groupe passe, casquette au vent, tout droit sorti d'un de ces bateaux de croisière immenses qui hantent le port... poursuivons.
Ah mais non... va pas rester là, celui-là. Il va me faire rater toutes mes photos.
Il est parti. Un autre groupe passe. Suis pas très sûr qu'elles soient vénitiennes...
Allons bon... plus personne. Les bateaux passent au loin. Le soleil descend. Vite. Vite.
Oui. Bon. Ce n'est pas tout à fait ça que je voulais prendre mais le plan est sympa. Le chien aussi.
Ah... ben voilà ! Certes, on est loin de la noble princesse ou du joli masque, mais les derniers rayons du soleil menacent. Finalement, j'aime assez, ça ira très bien. Je finis mon chocolat... il conto per favore !
Je file.
[Venise, août 2006]