Les sorcières de Salem
Fin 1691, Salem Village, Massachussets. La Nouvelle-Angleterre est alors en proie au puritanisme le plus strict tandis qu'à l'extérieur, plane la menace des attaques indiennes. C'est dans ce contexte explosif que le comportement de la fille du révérend Parris, Betty et sa cousine Abigail Williams devinrent brutalement inexplicables. À l'époque, seule une possession satanique pouvait expliquait ce langage inconnu qui sortait de leur bouche, ces postures si indécentes et ces transes si inquiétantes, dont s'inspirera beaucoup plus tard l'Exorciste. Les deux jeunes filles, bientôt rejointes par six autres, nommèrent comme responsables de cette malédiction, Sarah Good, une mendiante alors enceinte, Sarah Osborn, une vieille femme alitée et Tituba, la servante antillaise des Parris.
Le 1er mars 1692, les trois femmes furent accusées de sorcellerie. Mais d'autres accusations suivirent, dont notamment celle de Rebecca Nurse, une grand-mère malade, et celle des époux Proctor. Mais ce n'est qu'en juin 1692 que l'on put constituer un tribunal capable de les juger. Sarah Osborn était déjà morte en prison et déjà 80 personnes attendaient leur procès...
Elizabeth Proctor dut la vie sauve au fait qu'elle était enceinte. John, son mari eut moins de chance. Sarah Good a été pendue. Son nourrisson né entre temps, est mort en prison. Rebecca Nurse a été pendue. En tout, 25 personnes mourront, dont 19 par pendaison.
Le gouverneur du Massachussets mettra fin à l'épisode le plus sombre de l'histoire de la Nouvelle-Angleterre en libérant en 1693, tous les accusés, grâce à la pression du clergé bostonien qui écrivit cette phrase surréaliste :
It were better that ten suspected witches should escape, than that the innocent person should be condemned.
Devant la maison de Rebecca Nurse, en repensant à ces évènements tragiques, je ne pouvais que ressentir intensément l'atmosphère douloureuse de l'endroit, surtout après la visite éprouvante du Musée des Sorcières.
[Maison de Rebecca Nurse, Salem, USA, août 1997]