Le Salon du Livre
Quand j'ai acheté, il y a quelque temps, le dvd de l'intégrale de la Demoiselle d'Avignon (3 €, c'est une bénédiction), premier opus d'une collection consacrée aux feuilletons français, j'ai eu la surprise d'y trouver deux invitations pour le Salon du Livre. Enfin, la surprise, pas vraiment, vu que chaque année, j'y vais en achetant le numéro 1 d'une collection de dvd Atlas.
Comme chaque année, je choisis soigneusement la nocturne... comme tout le monde et dans ces allées bondées, je rencontre pêle-mêle des excités célébrant le succès d'un auteur inconnu, le verre à la main, le sourire facile et le rire sonore. Puis ce sont des abattus qui regardent en pleurant leur étal déserté. Viennent enfin les fumeurs et leur respect inné d'autrui, qui opacifient des allées déjà bien encombrées par un lot d'anonymes bruyants et gesticulants.
Mais soudain la première vedette (le mot est un peu fort) apparaît en la personne d'un Gonzague Saint-Bris couperosé que l'on a connu plus fringuant. Finalement, ce soir aura été un mauvais soir. Pas de star internationale comme l'immense Lauren Bacall d'une précédente édition. J'ai dû me contenter des classiques Sempé, Ravalec ou Sollers. Petite éclaircie avec Kenza. Puis j'ai croisé un Eric Zemmour à peine remis de son émission chez Ardisson la semaine dernière, un Christophe Bourseiller vieillissant, un Lionel Jospin encadré par ses deux gardes du corps, sans oublier l'incontournable Amélie qui est au Salon du Livre ce qu'une concierge est à son escalier... toujours dedans. Nothomb, bien sûr.
Cette année, le thème en est les francophonies, ce qui nous gratifiera au détour d'une allée, ici d'un concert polyphonique (ils étaient deux) corse, là, d'un orchestre militaire de l'Armée de Terre (ils étaient bien plus que deux).
Comme chaque année, je partirai, un peu déçu de n'avoir pas pu plus profiter de tous ces livres, malgré tout satisfait de mon petit cadeau glané sur le stand Atlas (un superbe dvd sur des randonnées québecoises). Et comme chaque année, je me jure bien que je n'y remettrai plus jamais les pieds.
[Salon du Livre, Paris, du 17 au 22 mars 2006]