Quantum of Solace, la fin d'un mythe ?
Vendredi dernier, jour de sortie (pourquoi un vendredi ?) de Quantum of Solace, j'étais au premier rang de ma salle préférée. Je restais sur un Casino Royale efficace et novateur et soudainement, j'ai assisté au naufrage d'un mythe.
Inutile de vous raconter l'histoire. On ne va pas voir un James Bond pour son histoire, mais pour les ingrédients d'une recette qui a fait ses preuves depuis si longtemps. Curieusement, aucun de ces ingrédients ne figure dans ce film, qui, au passage, débute exactement là où se termine Casino Royale.
Donc, James Bond ne se présente pas de cette façon si particulière et si célèbre qui a fait le tour du monde. Il n'a plus de voiture bourrée d'électronique et les gadgets sont totalement absents du film. C'est tout juste s'il embrasse l'héroïne... Le méchant (pourtant prometteur, Mathieu Amalric) est d'une fadeur désespérante. La chanson du générique ne reprend même pas le thème habituel.
En plus, Craig, avec ses faux airs de Poutine, ressemble plus à un sicaire du KGB qu'à un espion de sa Gracieuse Majesté.
Alors que reste-t-il dans ce film ? Une richesse naturelle peu exploitée au cinéma et des scènes d'action rapidement menées, dans lesquels James use (et abuse) de son droit de tuer. L'on ne pourra s'empêcher de noter les nombreuses similitudes avec La vengeance dans la peau : le règlement de compte en Russie, Kazan remplaçant Moscou, la poursuite en moto, les plans des scènes d'action qui durent une demi-seconde maxi ou les nombreux cadavres que sèment Bond et Bourne. Et bien que l'on ne s'ennuie finalement pas à la vue de ce vingt-deuxième opus, on préférera sans hésiter le troisième épisode des aventures de Jason Bourne. Tiens, y a même les initiales qui sont identiques...
Mais il reste aussi - et c'est le seul point positif de ce film - la JBG... la James Bond Girl.
Olga Kurylenko, malgré son charme délicieusement slave, incarne ici une volcanique beauté latine à la peau cuivrée. Miracle du maquillage ! Mais son personnage, animé d'une haine viscérale contre un militaire de la junte locale, fait plus que tirer son épingle du jeu, sauvant même le film en lui insufflant un regain d'intérêt, et parvenant presque à détrôner Halle Berry de son titre de reine des JBG. Une belle découverte !
Mais peut-être est-il temps de vous laisser regarder la bande-annonce pour que vous puissiez vous faire une idée plus précise de ce film ?
On a connu Marc Forster plus inspiré, avec notamment Les Cerfs-Volants de Kaboul.
[Quantum of Solace, Marc Forster, sortie le 31 octobre 2008]