Le Cyclop, l'oeuvre d'une vie
Trois cent tonnes, vingt-deux mètres de haut, difficile de passer inaperçu et pourtant... c'est dans la clandestinité et les bois de Milly-la-Forêt que l'érection ce qui passait initialement pour une distillerie a commencé, en 1969, sous l'impulsion du sculpteur suisse Jean Tinguely, assisté de ses amis, de sa femme, Niki de Saint-Phalle et d'un soudeur professionnel.
La Tête devenue entre-temps le Cyclop, sera achevée en 1987, avec notamment sa façade de miroirs imaginée par Niki de Saint-Phalle. Elle regorge d'oeuvres conçues par les nouveaux réalistes dont Tinguely est le chef de file, Eva Aeppli, sa première femme, Daniel Spoerri, Jean-Pierre Raynaud, Arman, César...
La visite du Cyclop se fait comme son élaboration, dans une relative discrétion. On se gare aux abords de la forêt et l'on se dirige un peu au hasard. À quelques mètres de notre destination, on ne la voit toujours pas. Et soudain, cette masse formidable apparaît brutalement. C'est... surréaliste, si j'ose dire. La structure intrigue, fascine, repousse. Vingt-deux mètres, c'est quand même l'équivalent de sept étages ! Vite, la visite s'impose. Et on ne la regrette pas tant l'intérieur regorge de richesses. Certaines oeuvres suscitent interrogation et parfois dégoût mais la plupart sont extraordinaires et prennent de par leur emplacement, une dimension nouvelle.
À suivre...
[Le Cyclop, Milly-la-Forêt, par Jean Tinguely]