M : i : III
Mission impossible, pour moi, ce sera toujours la série. Je me rappelle avec émotion, ce moment privilégié où Briggs, puis Phelps, choisissait soigneusement ses collaborateurs grâce à leur photo, en fonction des missions qu'ils devaient remplir. Pourtant, c'était toujours les mêmes, Cinnamon, Paris ou Barney, mais qui s'en serait plaint ? Pas moi assurément ! La préparation ensuite était minutieuse, et cependant, suffisamment floue pour nous réserver des rebondissements pleins de surprises. La seconde série, Mission Impossible vingt ans après, avec un Phelps vieillissant était moins réussie, avec son goût de déjà-vu sans réelle nouveauté.
Puis vinrent les films dans lesquels sera conservé ce thème musical qui a contribué au succès de la série, mais l'action y fait son apparition. Le premier opus, avec Jon Voigt (le père de sa fille) et Emmanuelle Béart (la fille de son père), est une réussite. Le second, sous la patte de John Woo, est un film hybride, un peu trop hongkongais, où l'on peut déplorer que l'esprit d'équipe des IMF se soit estompé au profit de scènes d'action hallucinantes.
Mais l'on retrouve avec plaisir dans ce dernier film, réalisé par J.J. Abrams (oui oui, le J.J. Abrams d'Alias et de Lost), quelques uns des principes qui ont fait le succès de la série originelle : la nature des missions ou le travail d'équipe parfaitement rôdé. De plus, Ethan Hunt tente pour la première fois de concilier vie privée et vie professionnelle. Si l'on ajoute les scènes d'action originales et parfaitement minutées, les décors soignés du Vatican ou surtout de Shanghaï, avec ces vues toujours plaisantes du Bund et de Pudong, l'interprétation irréprochable de Philip Seymour Hoffman, si l'on oublie les invraisemblances finalement peu gênantes du scénario, on obtient un film trépidant et efficace pendant lequel on ne voit absolument pas le temps passer. Cela dit, celui qui va au cinéma pour apprendre ou réfléchir risque de rester sur sa faim. Détail anecdotique : la fameuse patte de lapin, fil rouge du film, me fait irrésistiblement penser à la valise de Ronin.
Pour moi, trois films, trois réalisateurs, trois styles mais à l'arrivée, trois réussites !
[M : i : III, sorti le 3 mai 2006]