Les filles du botaniste
Li Ming quitte l'orphelinat où elle vit depuis l'âge de trois ans après la mort de ses parents pour faire un stage chez un botaniste. Le professeur Chen (NDMP : joli nom) est un homme dur, rigoureux et exigeant. Ming, déroutée, trouve un réconfort auprès de la fille de celui-ci, An (NDMP : joli prénom). L'amitié des deux jeunes femmes va devenir progressivement plus intime mais un jour, un homme vient bouleverser cet équilibre harmonieux...
Quel beau film. La beauté des images suffirait pour le voir, tant les paysages (du Vietnam, mais bon) sont magnifiques, mais l'histoire est aussi prenante et certaines scènes sont très fortes. Les deux jeunes filles qui n'ont chacune connu que la solitude, vont sympathiser. Naîtra alors une complicité unique qui, de regard en effleurement, deviendra bien plus sans que jamais le film ne soit voyeur ou complaisant. Il nous raconte une relation qui se renforce au fur et à mesure qu'elle est contrariée, une belle histoire d'amour pudique dans une Chine récente où l'homosexualité n'a pas sa place.
Malgré des conditions de tournage difficiles (une actrice française, l'autre chinoise, avec une équipe vietnamienne), le film tient toutes ses promesses, grâce notamment à la musique, même s'il reste en retrait de films comme In the mood for love. Cela me donne cependant envie de voir Balzac et la petite tailleuse chinoise, le précédent film de Dai Sijie, qu'à ma plus grande honte, je n'ai pas vu (NDMP : je l'ai vu par la suite).
Un seul petit reproche... La botanique tient une part importante au début du film : on voudrait en savoir plus sur l'aristoloche ou l'aconit, et surtout, on rêve d'être une racine de ginseng quand An la sort de terre. Cet aspect-là disparaîtra inexorablement au cours du film, ce qui est relativement dommage car c'était un côté original et peu traité au cinéma. En plus, c'est dans le titre !
[Les filles du botaniste, sortie le 26 avril 2006]