Van Dyck
Au Musée Jacquemart-André, se déroule jusqu'au 25 janvier l'exposition Van Dyck. Bon, il ne reste qu'une semaine, mais j'ai quand même réussi à faire mon article avant qu'elle ne soit terminée. Bel exploit, non ? Mais revenons à l'expo.
J'aime beaucoup l'atmosphère du Musée Jacquemart-André car il s'agit d'un ancien hôtel particulier. Ses dimensions raisonnables, son charme suranné ainsi que son relatif éloignement du Paris turbulent, en font un endroit idéal pour contempler les oeuvres exposées. Mais l'exposition Van Dyck n'est pas sans défaut.
Oh, le peintre n'est pas en cause, (Sir Antoon) Van Dyck a su par son talent et ses innovations élever l'art du portrait à un niveau d'excellence. Mais chaque pièce à son revers. L'agrément du Musée se transforme en défaut quand le public est obséquieux et emprunté, quand intimité rime avec exiguité. Si les tableaux présentés étaient magnifiques, les salles qui les recevaient étaient sombres et petites. Et à 10 €, le prix de l'entrée est un peu exagéré, même si l'audioguide est compris.
Mais il est dans cette exposition, une oeuvre unique qui, à elle seule justifie la visite. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'elle figure sur toutes les affiches, publicités ou tickets...
Nous sommes en 1630. L'ancien apprenti de Rubens est devenu un grand peintre, et ses talents de portraitiste sont célèbres dans toute l'Europe. Il a passé six ans en Italie, à apprendre son art de Véronèse et du Titien, et depuis trois ans, est retourné (plein d'usage et raison) vivre à Anvers. Il peint alors le portrait de Marie de Tassis, qui sera pour l'éternité, son chef d'oeuvre. Mais laissez-moi vous conter l'histoire de ce tableau...
En 1630, Marie sort à peine des brumes de l'adolescence et Van Dyck a un an de plus que le siècle. Sitôt qu'il l'aperçoit, il en tombe éperdument amoureux. Mais trop jeune encore et issue d'une prestigieuse famille bergamasque, elle n'encourage guère l'inclination de l'artiste. Celui-ci décide alors de réaliser la plus belle de ses oeuvres pour séduire la ravissante jeune fille...
Euh... stop ! On arrête tout !
On me signale que ce n'était qu'une commande, une de plus, que Van Dyck effectuait pour la noblesse anversoise. C'est dommage, non ?
Marie se mariera six ans plus tard et meurt en 1638, après avoir donné naissance à des jumelles. Le peintre, lui, décèdera en 1641, à Londres.
[Photo-montage, Exposition Van Dyck, Musée Jacquemart-André, Paris, jusqu'au 25 janvier 2009]