La foule descend une rue très animée. Sans doute est-ce la direction à prendre, mais sur la gauche, des femmes se livrent à un bien étrange rituel. Et si le secret de Pashupatinath se trouvait dans les gestes ancestraux de ses népalaises (qui veut) ? Je m'approche, circonspect, voire furtif.
Bon, de près, ce n'est guère mystérieux. Elles arrachent les mauvaises herbes qui dépassent des briques du sol. Le seul mystère est ce qu'elles peuvent bien en faire...
Je m'éloigne rapidement. Bien jolis couvrechefs, assurément. Et très seyants.
Un peu plus loin, un homme protège sa petite famille de la chaleur bien présente. Quoiqu'à mieux y regarder, c'est surtout lui qu'il protège. Si je leur demandais mon chemin ? Et puis non. Cet homme est un sadhu, mais un faux sadhu (je vous expliquerai prochainement). Lui adresser la parole pour quelque prétexte que ce soit, c'est roupies assurées. Déja prendre la photo est un bien grand risque, mais personne ne me regarde et je suis finalement assez loin, puisque je les prends au télé. C'est toujours ça d'économisé.
Suivons plutôt bêtement la foule, elle doit savoir où aller. Mais bientôt, un problème se profile en la personne d'une sorte de militaire. En fait, une sorte de beaucoup de choses possibles, mais j'opte pour un militaire, à cause d'une sorte d'uniforme. Et là, pas de mystère (décidément), faut raquer : 250 roupies (3 euros) pour pouvoir continuer ma route. Les népalais passent, eux, comme si de rien n'était. Des fleurs.
Une fois franchi le péage, je suis fébrile. Me voilà dans la place, ma quête progresse. Pas l'ombre d'un touriste, que des népalais. C'est bon signe, la clé du mystère semble toute proche, ouvrons l'oeil. Et le bon.
[Pashupatinath, Népal, mai 2007]