Pashupatinath : encore des sadhus...
À l'origine du moins, le sadhu est un ascète qui a renoncé à tous les biens et au confort de ce monde. Il va de lieu saint en lieu saint, en se mêlant aux pélerins, ou bien il s'installe dans un ermitage sous un rocher dans la montagne ou dans une hutte de roseaux sur le bord d'un fleuve sacré. Dans tous les cas, il ne vit que de la charité publique et ne possède rien en propre.
[Robert Rieffel, Randonnées au Népal, 1981]
Bon, des huttes de roseaux, je n'en ai pas vues, mais ne sommes-nous pas au bord d'un fleuve sacré ? Ce qui explique le nombre élevé des Sadhus à Pashupatinath. Mais sont-ce de vrais sadhus ? Rien n'est moins sûr. Les vrais sadhus ont opté pour un total renoncement, ce qui ne semble pas être le cas de ceux qui hantent les lieux touristiques, toujours à la recherche d'une pièce (ou plutôt d'un billet).
La position de ce sadhu est proprement hallucinante. On pourrait penser dans un premier temps qu'il lévite au-dessus de son collègue. Mais en fait, il est bel et bien posé à la fois sur ses propres pieds (ce qui est relativement banal) et sur ceux de l'autre (ce qui l'est déjà moins).
Nous assistons là à un émouvant rituel des sadhus : le comptage des sous extorqués collectés. Je rappelle que les sadhus vivent de rapines obscures charité publique.
Celui-là, vous le connaissez déjà. Mais je ne résiste pas au plaisir de remettre la photo.
Rouvrons le livre de Rieffel.
De nos jours, il faut bien le reconnaître, beaucoup sont devenus des vagabonds mendiants et paresseux qui s'établissent en des sites fréquentés par les touristes étrangers - vaches non sacrées mais intarissables - et trouvent ainsi un revenu leur permettant de subsister.
Les autorités elles-mêmes les considèrent souvent comme des parasites de la société.
[Robert Rieffel, Randonnées au Népal, 1981]
Ainsi va la vie...
[Pashupatinath, Népal, mai 2007]