Le Stade Olympique de Berlin
Les stades constituent des endroits privilégiés où des dizaines de milliers de gens, avides de performances et de records, partagent émotions comme déceptions, s'enthousiasment pour leurs sportifs préférés et vibrent au son de leurs exploits. Celui de Berlin accueillait ces deux dernières semaines, les Championnats du monde d'Athlétisme 2009, douzièmes du nom, compétition-reine du sport mondial après les jeux Olympiques, théâtre d'événements si marquants... deux en particulier me reviennent en mémoire.
Tokyo, 1991. Deux américains se livrent un combat titanesque lors du saut en longueur. Auréolé de sa médaille de meilleur sprinter, Carl Lewis ne parviendra cependant pas à surpasser Mike Powell qui réussit l'impensable : battre le prodigieux record de Beamon, invaincu depuis vingt trois ans...
Paris, 2003. Perdu dans l'immensité magique du Stade de France, je vis toute une journée de compétition, admirant au passage le courage d'Eunice Barber et la détermination de Karolina Kluft...
Décembre 2008. Berlin grelotte sous un froid saisissant, et je fais de même. Le mythique Olympiastadion est complètement désert. Les clameurs de 1936 se sont tus depuis longtemps, et même l'acte fou de Zidane en 2006 y semble oublié. Le silence n'est troublé que par le vent glacial qui s'y engouffre...
[Olympiastadion, Berlin, décembre 2008]