Le trésor de l'abbé Bérenger Saunière
Terribilis est locus iste
(Terrible est ce lieu)
[Eglise Sainte-Madeleine, Rennes-le-Château]
Après avoir quitté mes deux ânes, il ne me restait plus que quelques kilomètres pour atteindre Rennes-le-Château. Mais le soleil se couchait déjà et pour la seconde fois, j'arrivais trop tard pour visiter l'église de l'Abbé Saunière. Il n'y avait personne et le calme anodin de l'église tranchait avec les mystérieuses histoires que l'on a pu lire sur l'énigmatique abbé.
Quand Bérenger Saunière a été nommé en 1885, à Rennes-le-Château, ce ne fut guère une promotion. Lors des travaux de réfection de l'église délabrée, il découvre d'étranges parchemins, comportant des passages en latin de la Bible curieusement annotés. Il monte alors à Paris, à l'église Saint-Sulpice (longtemps avant le Da Vinci code), pour les vendre. Commence alors un des plus grands mystères de cette fin du XIXe siècle... L'abbé se met à effacer des inscriptions sur une tombe qu'il ira même jusqu'à déplacer. Il se lance également dans des dépenses somptuaires, construisant la villa Béthanie et la tour Magdala, et décorant son église d'une façon provocante et peu conventionnelle, au point qu'en 1910, il sera interdit de messe. Mais il continuera néanmoins à officier dans sa chapelle privée qu'il avait fait ériger.
Aujourd'hui, l'origine de cet argent est toujours inconnue. Trésor des Wisigoths ou trafic de messes, le saura-t-on un jour ? L'abbé Saunière et sa servante et maîtresse ont emportés leur troublant secret dans la tombe. En contemplant la tour Madgala dans la lumière orangée du soleil couchant, je ne peux réprimer un frisson d'excitation.
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[Tour Magdala, Rennes-le-Château, Aude, juillet 2006]