Nuit blanche, oxymore parisien 2006
À Paris, ce samedi, on avait dit Nuit blanche. À minuit passé, comme je n'avais pas vraiment l'intention de dormir pour tout un tas de raisons, plus mauvaises les unes que les autres, je m'étais dit que la partager n'était finalement pas si idiot. Ce qu'on ne nous avait pas dit, c'est que la nuit blanche serait noire... de monde.
Direction, la Goutte d'Or. Combien de fois dans mes Paris by night en moto, l'avais-je traversée, cette Goutte ! Rue des Poissonniers, rue Myrha ou rue de Laghouat, d'habitude, il y a beaucoup de monde, affairé à ne rien faire, quelques dealers, quelques rares prostituées aussi. Mais là, au milieu de la nuit, rien de tel, une foule monstrueuse, tentaculaire a envahi le quartier. L'art contemporain s'y est aussi invité, ceci expliquant d'ailleurs difficilement cela. Pourtant, les oeuvres présentées ont du succès. Les dents creuses - ces parcelles rasées en attente d'urbanisation - reçoivent ici, un portrait géant de Coluche réalisé par Yan Pei-Ming, là, La goutte d'eau, de l'or qui coule, sculpture éphémère de Barthélémy Toguo, bloc de glace incrusté de fruits exotiques, ou encore là-bas, trois devantures étincelantes de magasins au ras du sol, Commerce, la rue dans la rue, de Franck Scurti.
Et la foule se presse, de l'un à l'autre. Des rires, des cris, d'étonnement, de joie. Les dealers sont là, malgré tout. La nuit est aussi blanche pour eux. Mais ne l'est-elle pas toujours ? Et puis, dans la pénombre de la rue Affre, un mobilier insolite se présente. Grâce à la magie de l'autrichien Erwin Wurm, l'intérieur devient extérieur, le temps d'une nuit.
Mais pourquoi y a t-il autant de monde ?
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-> Nuit blanche, oxymore parisien 2007
[My home is yours, Erwin Wurm, Nuit Blanche 2006, Paris]