Le Dahlia noir, le film
Le Dahlia noir... le nom intrigue et fait rêver quand on ne connait pas l'affaire, fascine et fait trembler quand on l'a suivie en détails.
J'avais lu le livre de James Ellroy à sa sortie et à force de voir nombre de films tirés de romans à succès, je savais qu'un jour, il serait adapté au cinéma. La tâche était ambitieuse et ardue. David Fincher - réalisateur violent et talentueux - avait été pressenti, mais ce fut finalement Brian de Palma qui le réalisa. Je vais essayer d'être objectif en parlant de son film, mais il faut savoir que je pars avec un a priori favorable : Body double, hommage à Vertigo, un choc en son temps, Les incorruptibles que je pourrais revoir indéfiniment , Pulsions avec sa séquence d'anthologie où Angie Dickinson est en proie au syndrome de Stendhal et surtout Obsession, le plus beau de ses films à mon avis. Pulsions et Obsession, c'est tout Brian de Palma.
Des années que je l'attendais, ce film, des lustres même pendant lesquels j'avais dû me contenter d'un efficace téléfilm - Who is the Black Dahlia ? - tourné bien avant la sortie du livre d'Ellroy. Je l'attendais... et le redoutais.
Mais il est fidèle au souvenir que j'en ai. L'atmosphère des années d'après guerre est parfaitement rendue même si le premier plan - un long traveling irréel et troublant - est d'entrée déroutant. Ce film raconte la rivalité et la complicité de deux hommes, Bucky Bleichert et Lee Blanchard, tous deux boxeurs, tous deux policiers au LAPD. Trois femmes interfèreront dans cette relation, notamment Elizabeth Short, le Dahlia noir, interprétée avec justesse par Mia Kirschner (photo du haut), la Jenny de L Word, dont la prestation se résume pourtant à des auditions émouvantes. La séquence de la découverte de son corps (éviscéré et sectionné en deux) est exceptionnelle à tous points de vue (c'est le cas de le dire). Scarlett Johansson (photo du milieu) a une fraîcheur juvénile qui nous change de Kim Basinger dans LA Confidential et comme dit Bucky, Kay was always there. Always in the middle, but never between us. Hilary Swank (photo du bas) est vénéneuse à souhait et terriblement désirable, malgré (grâce à ?) sa ressemblance avec la morte. Mais Josh Hartnett n'est pas en reste et impose peu à peu sa présence, en allant de surprise en surprise dans son enquête sur la mort du Dahlia noir.
Ce film est une pure merveille. Le temps n'y passe pas, il est suspendu. La fin - éblouissante - peut s'avérer difficile à suivre, tant les éléments se mettent en place de façon étourdissante. Mais en sortant de la salle, on n'a qu'une envie, le revoir.
Il ne faut cependant pas oublier que l'oeuvre d'Ellroy n'est qu'un roman, puisque cette fascinante affaire n'est toujours pas officiellement résolue, roman s'appuyant malgré tout sur des pistes suivies par le LAPD de l'époque. Un autre film - Black Dahlia Avenger - basé sur l'enquête de Steve Hodel, plus proche de la réalité mais beaucoup plus tardive - cinquante ans avaient passé - est en cours de réalisation.
-> La fiche Allociné
-> Le Dahlia noir, l'énigme
-> Le Dahlia noir, la clé ?
[Mia Kirschner, Elizabeth Short]
[Scarlett johansson, Kay Lake]
[Hilary Swank, Madeleine Linscott]