Apocalypto... repartir de rien
Pour moi, les mayas, c'était leur arithmétique, leur calendrier et leurs sacrifices humains. Eh bien pour Mel Gibson, aussi, moins l'arithmétique et le calendrier !
Patte de Jaguar est le fils paisible du chef du village. Un jour, chassant le tapir, il se retourne, inquiet. Il vient de rencontrer la peur, celle qui filtre de villageois terrorisés fuyant un terrible danger. Lui-même, sera exposé aux délires sanguinaires du dieu Kukulcan et devra utiliser ses ressources hors du commun pour s'en échapper et s'en sortir. Il se retournera à nouveau, conscient de sa force et de sa puissance, avant d'affronter des adversaires impitoyables dans une course contre la montre...
Quel film ! Bien sûr, j'y arrivais conquis d'office tant l'époque est passionnante mais le film l'est tout autant. Les 2h18 passent sans que l'on s'en rende compte, sauf peut-être quelques longueurs au début mais la seconde moitié du film est plus qu'haletante. On la vit si profondément que l'on sort de la salle épuisé.
Bien sûr, on pourra toujours reprocher à Apocalypto, sa vision surréaliste de la capitale Maya, digne de Stargate, ses allusions simplistes à Hergé (Tintin, c'était les incas, pas les mayas !) comme à Kubrick, quelques invraisemblances comme ces trajectoires de flèches ou de lances proprement hallucinantes mais surtout une violence qui, si elle n'est pas vraiment gratuite, est parfois difficile à supporter.
Reste un film intense, palpitant, aux images puissantes et magnifiques. Notamment, ce petit clin d'oeil (à la Planète des singes ?) à la fin.
[Apocalypto, Mel Gibson, 2006]