Bubulle quelconque ?

Quelconque, Adj. qualificatif. [Avec une valeur péj.] Banal, commun, insignifiant, sans intérêt.
Enfin ils arrivèrent au château, bâtisse quelconque, et que M. de Coantré haït sur-le-champ, parce qu'elle lui rappelait la richesse (Henry de MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934)
[Trésor de la Langue Française informatisé ©]

Parfois, je me dis que mon Bubulle est peut-être quelconque. C'est un chat comme les autres, un chat de gouttière, un petit chat tigré comme il en pullule. Il passe son temps à dormir, il miaule quand il a faim, il miaule quand il a envie de sortir, il miaule même quand il n'a envie de rien. Il miaule parce que c'est un chat comme les autres. Et comme les autres, il gratte le carrelage de la cuisine après avoir mangé, il s'arrête en pleine course pour se nettoyer la cuisse arrière ou il se cache au passage de l'aspirateur.

Souvent, je me dis que mon Bubulle est quand même un peu différent des autres. Il miaule, certes, mais lui miaule tout le temps, ce n'est pas banal. Il s'annonce en entrant dans une pièce (quelle que soit l'heure, d'ailleurs), il explique verbalement la moindre de ses actions (mais bon, d'un autre côté, comme il dort toute la journée), sans oublier sa patte arrière qu'il hésite à poser par terre ou sa queue cassée, issue d'un croisement siamois... Et puis, il n'est pas de gouttière, c'est un (presque) pur chat de race européenne.

Mais toujours, il ferme les yeux quand je le caresse, vient quand je l'appelle (en miaulant, forcément), est derrière la porte à mon retour. Au fond de moi, je sais bien qu'il n'est pas quelconque et j'ai toujours su qu'il était unique.

Alors, finalement, je me dis toujours que mon Bubulle est exceptionnel, pas seulement parce que c'est mon chat mais aussi parce qu'il est lui et pas un autre. Et puis, je n'ai pas besoin de me justifier. Il suffit de le voir pour savoir qu'il est exceptionnel, mon Bubulle, non ?
[Bubulle, photo prise le 22 avril 2007]