Au Bouillon Chartier
Chez Chartier.
Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours entendu citer ce restaurant. En effet, depuis 1896, le Bouillon Chartier offre de vrais repas à des prix modiques dans un authentique décor de brasserie. Ni le besoin, ni l'envie, ni même l'occasion d'y aller ne s'étaient fait sentir jusqu'à présent. Et puis, un soir d'avril, j'ai cédé aux sirènes du célèbre Bouillon. L'entrée se fait par un long porche, à quelques mètres des grands Boulevards. Soit... engouffrons-nous !
Nous voici à l'intérieur. Rien à dire, c'est bien une brasserie avec cet éclairage suranné et ces grands miroirs. Le décor est rococo à souhait et les serveurs - immobiles - ont l'air d'en faire partie. Pourtant, l'un d'entre eux semble se détacher et s'approche. Le menu est léger, une simple feuille de papier pliée en deux dans le sens de la longueur, mais... datée du jour ! Je demande à le conserver, le serveur, sans le moindre mot, me le reprend pour m'en rapporter un... du samedi précédent. On aura compris que le service n'est pas à la hauteur du cadre.
Autre détail qui a son importance, il vaut mieux arriver tôt (le service du soir commence à 18 heures, comme à l'église) car si vous êtes seul pendant l'heure d'affluence, vous vous retrouverez automatiquement avec quelqu'un en face, si vous êtes deux, on vous en collera deux autres à côté, et ainsi de suite...
Il est temps de passer à table. Cette photo est intéressante à plus d'un titre :
Un, je n'ai pas opté pour le saucisson de Lyon pistache pommes a l'huile, mais même sans la photo, c'était facile à deviner. Eh oui, j'ai choisi la choucroute. 10,5 €. Elle n'est certes pas royale, mais se laisse manger.
Et deux, je mange mon pain comme un cochon, chacun sa croix. C'est simple, je mets des miettes partout, c'est plus fort que moi.
Une pêche Melba termine ce repas quelque peu frugal. L'on peut même la prendre sans crème Chantilly, c'est moins cher. Si vous ne savez pas quoi prendre, la carte du jour est consultable ici.
Que je vous explique... jadis, les habitués avaient leur serviette au Bouillon. Ils la prenaient dans un casier numéroté et l'y remettaient en sortant. Les murs sont tapissés de ces petits casiers. Aujourd'hui, le papier et l'anonymat ont remplacé le tissu et les attentions.
Finalement, ce fut une soirée sympa dans un cadre relativement accueillant mais plutôt original. Les toilettes en revanche sont à éviter, et pour les raisons de placement sus-mentionnées, il sera préférable d'y aller à quatre... au restau, pas aux toilettes.
-> Le site officiel du restaurant
[Bouillon Chartier, 7 rue du Faubourg Montmartre, Paris IXe]