À la découverte du Potala : de nuit
(suite de l'épisode précédent)
Si la blancheur du Potala émerveille dans la journée, la nuit, il prend un tout autre aspect. Sa masse imposante est plus impressionnante encore, et le ciel profond qu'un quartier lunaire tente en vain d'éclaircir rajoute à l'oppression de ce spectacle fabuleux.
Combien de nuits suis-je allé l'admirer, depuis cette esplanade que les chinois ont érigée à ses pieds, et où trône cette représentation aberrante d'une fusée ? Toutes, évidemment. Chaque soir, invariablement, mon tour m'amenait au Potala et chaque soir, invariablement, il était là, paisible, endormi, magnifique.
Une nuit, j'en ai fait le tour avec les pélerins, ceux qui tournent inlassablement autour, parfois en rampant. C'est l'occasion de vous montrer l'envers du décor, l'arrière du Potala. On reconnaît sur cette photo, l'entrée du palais blanc depuis la deyangshar.
Ma visite est sur le point de s'achever. Je suis venu au Tibet, à Lhassa, pour le contempler de mes propres yeux. Il est temps de le quitter. Je me suis tellement enivré de lui que ce départ n'est pas difficile. Peut-être dans quelque temps me manquera-t-il ? Et sans doute dans quelques années n'aurai-je qu'une envie, retourner le voir ? Mais cette dernière nuit, il est là devant moi et je suis heureux.
[Potala, Lhassa, Tibet, mai 2007]