(suite de l'épisode précédent)
Nous avions quitté le Potala en compagnie du bienheureux Songtsen Gambo et de ses épouses. Mais les meilleures choses n'ont-elle pas toujours une fin ? Le royaume de Tubo disparut et le Potala ne lui survécut pas.
Un millénaire après le mariage de Songtsen Gambo avec Wencheng, le cinquième dalai-lama s'installa à Lhassa. Contrairement à ses prédécesseurs, cantonnés à des rôles de dirigeants spirituels, Lobsang Gyatso fut nommé chef administratif et religieux du Tibet par le pouvoir mongol. En 1645, celui que l'on surnomma le grand cinquième fit reconstruire le Potala. Il ne verra pas la fin des travaux.
De loin, le Potala était impressionnant. De près, il est encore plus imposant. À couper le souffle ! Le ciel incertain renforçait cette impression, et j'étais littéralement oppressé.
Deux ou trois jours plus tard, le ciel était plus clément et apportait au Potala un écrin de lumière qui le rendait plus beau encore. Irrésistible, même, non ? Il est en fait constitué de deux palais, le palais blanc et le palais rouge, ayant tous deux des vocations bien différentes.
Le palais blanc regroupe les quartiers servant d'habitation au dalai-lama ainsi qu'aux moines, et abrite également l'intendance (bureaux, imprimerie, séminaire). Le palais rouge, quant à lui, est constitué de chapelles et de bibliothèques et sert d'écrin aux trésors religieux et historiques inestimables que le Potala renferme. Il n'y a que ce dernier palais que l'on peut visiter. Et non, il n'y a pas de palais jaune.
À suivre...
[Potala, Lhassa, Tibet, mai 2007]