À la découverte du Potala : fenêtres
(suite de l'épisode précédent)
Ce qui frappe au premier abord du Potala, c'est son immensité. L'on se doute qu'un tel palais ne compte plus les pièces qu'il abrite, mais, sans les voir, il est difficile d'imaginer qu'elles sont plus d'un millier.
Plusieurs fenêtres par pièce ? Des pièces sans fenêtre ? Quelle importance... elles aussi sont innombrables. Mais les fenêtres, on peut les voir. Et leur nombre effraie.
Laquelle de ces fenêtres a-t-elle vu un jour de mars 1959, l'actuel dalai lama se pencher, inquiet, en voyant les chinois réprimer les manifestations des tibétains pour leur indépendance, avant de préparer son exil forcé en Inde ? Impénétrables, elles gardent leur mystère.
Alignées, imperturbables, ouvertes ou fermées, elles sont les yeux séculaires du palais. Mais nulle silhouette ne se profile dans leur embrasure. Le palais est-il réellement habité ? Ne serait-ce pas plutôt une coquille vide, destinée à être un symbole puissant du bouddhisme tibétain ?
Mais parfois, au fin fond du palais blanc, loin de l'agitation, elles se font coquettes et mettent leurs plus beaux atours pour séduire.
[Potala, Lhassa, Tibet, mai 2007]