Une journée à Berlin Est
Un peu de rangement dans un tiroir et remontent à la surface des souvenirs que l'on croyait oubliés. Comme cette série de diapos prises lors d'un passage à Berlin, il y a bien longtemps...
Un peu de rangement dans un tiroir et remontent à la surface des souvenirs que l'on croyait oubliés. Comme cette série de diapos prises lors d'un passage à Berlin, il y a bien longtemps...
Six garçons, une fille, deux voitures, nous étions jeunes alors et nous nous rendions tous les sept en Pologne. Berlin constituait un point de passage incontournable (au sens propre comme au sens figuré). Une fois franchi le rideau de fer entre les deux Allemagne, une autoroute sous haute surveillance nous amena directement à Berlin-Ouest et à son premier point de contrôle, Checkpoint Alpha.
L'envie d'aller à l'Est était trop tentante. Aussi, avons-nous sauté sur ces visas d'une journée que les russes offraient vendaient sans trop de difficulté aux occidentaux. Les poches pleines de marks est-allemands obtenus à des prix dérisoires dans les banques ouest-allemandes, nous avons franchi le redoutable Checkpoint Charlie, ses miradors, sa chicane et ses Vopos, les deux voitures subissant une fouille lente et méticuleuse.
Un monde surréaliste s'ouvrit à nous : d'abord, ce no man's land séparant le mur des premières habitations, puis cette immense tour de télévision narguant insolemment Berlin-Ouest, ces Trabant d'un autre âge et les magasins vides... Le soir venu, nous avons regagné le Berlin français, les poches toujours pleines de ces marks est-allemands désormais inutiles.
À ma grande honte, je n'ai vécu cette incursion de quelques heures en République Démocratique Allemande que comme une curiosité. Ce n'est que plusieurs années plus tard que j'ai compris ce que représentait réellement le Mur. Quand il a cessé d'exister.
[Berlin-Est, bien avant le 9 novembre 1989]