Elaine d'Astolat
Si vous avez été bercé par les légendes arthuriennes, vous connaissez bien sûr Elaine d'Astolat. Dans le cas contraire, laissez-moi vous conter le destin de cette jeune fille morte d'amour pour un chevalier. Peut-être y reconnaitrez-vous l'histoire de The Lady of Shalott (à laquelle je consacrai jadis un bel article), et à juste titre, puisque son histoire est tirée directement de celle d'Elaine.
Pour illustrer ce billet, je ne vais pas reprendre l'envoûtante chanson de Loreena McKennitt, déjà utilisée dans le précédent, mais je reste dans la chanson celte en me rabattant (si j'ose dire) sur Sarah McLachlan. Écoutons-la ensemble...
Elaine d'Astolat est bien jeune quand elle rencontre Lancelot. Comment ne pas succomber au charme viril et chevaleresque du champion du Roi Arthur, dont Guenièvre, sa royale épouse, s'était elle-même éprise ? Lors du tournoi organisé par Bernard d'Astolat, son père, c'est déguisé que Lancelot acceptera de défendre les couleurs de la jeune châtelaine, lui confiant la garde de son bouclier trop reconnaissable. Blessé, Lancelot sera soigné par Elaine, mais sa passion pour la Reine l'empêchera de répondre au doux penchant de la damoiselle, qui mourra, consumée d'amour. Sa dépouille, un lys dans une main, une lettre dans l'autre, sera placée dans une barque funèbre que les flots de la Tamise se chargeront de porter jusqu'à Camelot.
Le personnage d'Elaine apparaît pour la première fois dans Le Morte d'Arthur de Thomas Malory, au quinzième siècle, et sera repris par Tennyson dans Lancelot et Elaine (texte intégral).
I loved you, and my love had no return,
And therefore my true love has been my death.
Le poète s'en inspirera pour créer le personnage de The Lady of Shalott (car Astolat se disait aussi Escalot, adouci en Shalott) qui connut un succès important chez les préraphaëlites, notamment Waterhouse, faisant à Elaine une ombre indélébile qui ne cessera de la recouvrir.
Je vous propose une galerie des différents portraits que l'on peut trouver sur la toile (quel meilleur endroit qu'une toile pour trouver des portraits ?). Ceux qui suivent peuvent être agrandis en cliquant dessus.
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Si The Lady of Shalott était une femme forte en proie à une malédiction, Elaine d'Astolat n'a eu qu'un seul tort, tomber amoureuse. Et si, d'aventure, vous vouliez voir à quoi elle ressemble, regardez Knights of the Round Table (en CinemaScope), de Richard Thorpe. Un petit joyau tourné à Tintagel, sur les terres mythiques du Roi Arthur, coloré et kitschissime, dont l'épisode de la mort de Mordred peut figurer au panthéon des scènes les plus ridicules du cinéma anglo-saxon. Mais vous y verrez aussi Elaine...
... Elaine, the lily maid of Astolat.