La Route
Un homme et son fils se dirigent vers la côte dans un monde post-apocalyptique dévasté. Petit à petit, l'horreur de la situation se révèle et la survie devient problématique.
On est bien loin de 2012, et certains pourront se contenter simplement de voir dans La Route, un homme poussant un caddie pendant deux plombes, à côté duquel, le tracteur d'Une histoire vraie a des allures de Formule 1. C'est vrai qu'elle est longue, La Route, mais elle se fait facilement (pour le spectateur). Le rythme, nécessairement lent puisque le héros se déplace à pied, est compensé par des scènes d'action, rares mais intenses et brutales, décrivant des situations extrêmes, symptomatiques de cet univers anéanti.
Ce film tiré du roman éponyme de Cormac McCarthy, prix Pulitzer 2007, semble assez fidèle au livre. Du moins, le supposé-je, pour en avoir lu en librairie le dernier chapitre, tenant par là-même à juger de cette fidélité. Cependant, la notion de portage de feu qui est le fil rouge du film, n'y apparaît pas. Le livre serait-il moins niais que le film ?
Mon principal reproche au film est son manque d'émotion. Les scènes entre le père et le fils ne sont jamais poignantes, et même l'absence de la mère, ou du moins ce qui la motive, n'émeut pas. Et la fin de l'histoire (que je ne dévoilerai évidemment pas) révèle une impression de gâchis désagréable. Le film, lui, n'en est pas un et se regarde malgré tout avec intérêt, à l'extrême opposé d'un film catastrophe comme 2012.
Alors si vous vous posez la question Faut-il le voir ou pas ?, la réponse sera, en ce qui me concerne Oui, bien sûr, ne serait-ce qu'à cause du réalisme de cette atmosphère très fin du monde (le film est tourné dans d'authentiques endroits dévastés, comme à la Nouvelle-Orléans, par exemple) mais surtout de son casting somptueux. Viggo Mortensen (Monsieur Aragorn), est un formidable acteur (un de mes préférés, mais c'est vrai, j'en ai beaucoup) incarnant avec force ce père dont l'obsession est la survie de son fils. Mais on y croise également Charlize Théron, qui, au Cap, a récemment gratifié l'équipe de France de football d'un tirage plutôt clément, Robert Duvall, loin de ses Walkyries héliportées, et Guy Pearce (un autre de mes acteurs préférés, ah Memento...) dans l'épilogue.
[La Route, John Hillcoat, sortie le 2 décembre 2009]