La Trilogie de la Villégiature
Avez-vous déjà eu une furieuse envie de théâtre ? Moi oui.
Compulsant fièvreusement l'Officiel, il m'était difficile de choisir parmi la multitude de pièces que la capitale offre. Alors, j'ai cherché un comédien ou une comédienne qu'il me plairait de voir. Un nom s'est imposé à moi, Danièle Lebrun. Plus jeune, je la suivais (la précédais même souvent) dans les Aventures de Vidocq. Elle me fascinait comme elle fascinait le Chef de la Sûreté (que je maudissais au fond de moi de recevoir les faveurs dispensées si parcimonieusement par la belle intrigante). Sans doute étais-je secrètement amoureux de la baronne de saint-Gély.
Et vous imaginerez aisément ma joie quand je la vis dans la distribution d'une pièce jouée actuellement.
Et quelle pièce... la Trilogie de la Villégiature de Goldoni, à la Comédie Française !
Quel souvenir !
La dernière fois que ces pièces ont été jouées, c'était il y a... longtemps. J'étais bien jeune à l'époque et avais par miracle hérité d'une place pour aller voir l'adaptation de Giogio Strelher.
J'avais été à la fois déçu par l'interprétation par trop classique du texte, et assommé par la longueur du spectacle. Il faut savoir que les trois pièces sont jouées à la suite (d'où le nom) entrecoupées de deux entractes. Alors, y retourner ? Mais quand même... Danièle Lebrun !
L'affaire est entendue. Ce sera La Trilogie de la Villégiature !
Plusieurs dizaines d'années (oui, oui, je sais) plus tard, l'adaptation d'Alain Françon se révèle plus drôle grâce à la traduction plus moderne, même si la longueur se fait encore sentir, la troisième pièce (le Retour de la Villégiature) étant la moins dynamique. La distribution est étincelante, Danièle Lebrun en riche veuve est irrésistible, Guillaume Gallienne en amoureux éconduit plus en retrait, mais tout aussi efficace. Mention particulière à Anne Kessler dont le jeu au départ un peu irritant se révèle finalement très séduisant.
Un moment (près de 5 heures !) bien agréable dans un théâtre éphémère, avec une sortie nocturne pleine de charme au milieu des colonnes de Buren.
Courez-y !