Louxor en ballon : ballons
(Suite de l'épisode précédent)
Bercés mollement par les vents du désert, les ballons dérivent au-dessus de Deir el-Bahari. En cette semaine de septembre, les vacances sont terminées et la chaleur est caniculaire, ne descendant jamais en dessous de 40° au plus fort de la journée. Plus de vacanciers, pas encore de personnes âgées, c'est la morte saison. C'est certainement, pensé-je, le meilleur moment pour y aller. Même en cette période creuse, le survol des sites antiques en ballon constitue une attraction prisée de Louxor et les touristes sont toujours au rendez-vous. Donc les ballons aussi.
Bon, là, y a deux ballons, mais on peut mieux faire.
Ici, déjà, y en a trois. Ce qui est amusant, c'est que suivant l'heure à laquelle ils sont partis, les ballons sont plus ou moins hauts. Au début, on regarde envieux, ceux qui sont au dessus et puis, on commence à ricaner quand ils redescendent alors que nous nous stabilisons. Pour un peu, on passerait son temps à geindre puis à ricaner. Tout un programme.
Là, ils sont six. À se jauger, à s'éviter. Une vraie guerre des nerfs. D'ailleurs, en parlant de guerre, je ne sais d'ailleurs pas si les mongolfières ont été un jour des armes de guerre, mais autant dire tout de suite que l'on s'y sentirait dans ses petits souliers, à la merci de la moindre flèche...
Enfin, le record en ce qui me concerne, dix d'un coup. Le nombre maximum de ballons simultanément en l'air pendant mon survol a été de quatorze. J'ai attendu patiemment que mon ballon soit suffisamment excentré pour en prendre le plus possible. J'ai dû en laisser filer trois, plus le mien, évidemment.
Mais quatorze, cela n'a rien à voir avec la haute saison, pendant laquelle, chaque matin, plus de trente ballons s'envolent dans un feu d'artifice multicolore.
Notre périple touche à sa fin. Revient alors un problème crucial, que j'ai plus ou moins volontairement occulté pendant le vol. Il se pose désormais avec beaucoup d'acuité, et quand je dis qu'il se pose, c'est le mot juste : On fait comment pour se poser ? Au secours !
[Louxor en ballon, Egypte, septembre 2008]