Lenore, les morts vont vite
Ce tableau est inspiré de la ballade de Gottfried August Bürger écrite en 1774, Lénore, citée dans De l'Allemagne de Madame de Staël et traduite par Gérard de Nerval. La noirceur de l'histoire et son dénouement terrible en font un classique de la poésie fantastique de cette époque.
L'histoire se passe à l'issue de la guerre de Sept ans (1756 - 1763). Les soldats retournent chez eux mais Lenore attend en vain son fiancé Wilhelm.
Quel moment d’espoir pour l’amante,
Et pour l’épouse quel beau jour !
Seule, hélas ! Lénore tremblante
Attend le baiser du retour.
En proie au désespoir, une nuit, elle blasphème. Aussitôt, Wilhelm apparaît et l'emmène sur son noir destrier, lui promettant qu'ils se marieront avant l'aube.
Allons ! chausse tes pieds agiles,
Saute en croupe sur mon cheval,
Nous avons à faire cent milles
Pour gagner le lit nuptial.
Arrivée au cimetière, Lenore voit les morts sortir de leur tombe. La cuirasse n'abrite qu'un squelette.
Le cheval disparaît en cendre
Avec de longs hennissements....
Du ciel en feu semblent descendre
Des hurlements ! des hurlements !
Les morts se mettent à chanter :
– Dans sa douleur la plus profonde,
Malheur à qui blasphémera !... –
Ce corps vient de mourir au monde...
Dieu sait où l’âme s’en ira !
Coup de chance incroyable, les proportions du tableau avec le cadre sont celles de mes photos. Nul besoin de retoucher ma photo, enfin, en ce qui concerne les dimensions, parce que prise dans une relative obscurité sans flash, un traitement s'imposait. Lénore, seul être vivant du tableau, y apparaît lumineuse alors que les morts qui l'entourent, sont sombres et flous. Et vous trouverez l'intégralité de la ballade ici.
[Lenore, les morts vont vite - Ary Scheffer, 1820/1825, Musée de la Vie Romantique]