Si la Chine a plusieurs quartiers de Paris, le Japon n'a en gros que deux rues, le rue Sainte-Anne et le croisement Saint-Honoré / Saint-Roch. À croire que les Japonais font dans le sacré. Empruntons aujourd'hui la rue Sainte-Anne, parsemée de ces enseignes en japonais. Dès le début de la rue, le ton est donné : une grande librairie japonaise d'un côté, de l'autre un salon de coiffure, japonais, suivi rapidement d'une enfilade de restaurants. Seule, la caserne de pompiers apporte une touche bien française, la boutique - pourtant originale - Michelin, sise au coin de l'avenue de l'Opéra, ayant fermé depuis peu.
J'ai visité quelques-uns de ces restaurants japonais qui ont le mérite de l'être effectivement, contrairement à leurs collègues du reste de la capitale qui ne peuvent se vanter que d'être asiatiques. Certains sont très typiques, d'autres plus recherchés, mais s'il ne fallait en citer qu'un, je choisirai sans hésiter l'Higuma, au 32. On est évidemment assez loin d'un restaurant comme le Takara, 14 rue Molière (oui, oui, je sais, ce n'est pas rue Sainte-Anne, mais c'est juste derrière). Le service y est assez rudimentaire mais leurs nouilles - ramen, prononcer lamen - sont succulentes. Victime de son succès, l'Higuma se fait souvent désirer le soir.
Il existe aussi des épiceries japonaises, équivalent français des convenient stores nippones. Kyoko est la plus célèbre, 46 rue des Petits-Champs (oui, oui, je sais, mais ça coupe), procurant au japonais en mal de son pays ou au parisien soucieux de découvrir une culture qui lui échappe totalement, toutes sortes de produits, comestibles ou non, venant directement de l'empire du Soleil Levant. Nous sommes ici chez Yujiya, au 46 (décidément !) de la rue Sainte-Anne, ouvert de 10 heures à deux heures du matin tous les jours, et qui propose en outre quelques tables aux visiteurs affamés.
Ailleurs, une boulangerie - française - se met au goût du jour en proposant des pubs à la taille déraisonnable pour les versions Diamant et Perle des Pokemons, ces monstres de poche. Goinfrex a un nom bien sympathique, même s'il n'est que la pré-évolution de Ronflex.
Passée la partie nippone, on entre dans le domaine de Voyageurs du Monde. J'aurais l'occasion de vous en reparler quand j'aborderai - bientôt ? - mon voyage au Népal. En attendant, ils n'ont rue Sainte-Anne, pas moins qu'une agence de 1800 m² proposant également une librairie bien fournie et une boutique d'accessoires de voyage, des expositions-vente d'artisanat divers, un restaurant et un lounge-bar. C'est, toutes proportions gardées, à la rue Sainte-Anne, ce que le Vieux Campeur est à la rue des Ecoles. Le reste de la rue ne présente plus guère d'intérêt touristique.
-> Japoniaiseries, rue Sainte-Anne
[Rue Sainte-Anne, Paris IIe]