Boussac, le château
(suite de l'épisode précédent)
Boussac, si ce sont des toits, des clochers et des ruelles, c'est aussi une illustre famille, les de Brosse. Roger accompagne Saint-Louis dans ses croisades, Guillaume devient évêque de Bourges, Jean, le Maréchal de Boussac, entre dans Orléans assiégée pour aider Jeanne à repousser les anglais. Enfin, un autre Jean, quatrième du nom, épousera complaisamment la maîtresse de François Ier, Anne de Pisseleu (photo), avec laquelle il passera une seule nuit, celle de leurs noces, grâce à la magnanimité du roi (l'histoire n'a pas retenu l'avis de l'intéressée).
Mais Boussac, c'est aussi un château imposant à flanc de côteau, dominant la vallée de la Petite Creuse.
Et si nous poussions la porte de ce château dont l'origine se perd dans la nuit des temps ? Oui, le douzième siècle, n'est-ce pas la nuit des temps ? Mais la bâtisse actuelle date du quinzième.
La partie basse du château est la plus ancienne. Au dessus, ce sont des appartements plus récents, chaleureux et joliment meublés, dans lesquels ont séjourné deux écrivains célèbres. George Sand, à plusieurs reprises, qui avait situé à Boussac l'action de son roman Jeanne, et Prosper Mérimée, son amant de l'époque, Inspecteur Général des Monuments Historiques. Ils y firent une étrange et remarquable découverte...
... une série de six tapisseries du quinzième siècle, faites non pas à Aubusson comme le crut la romancière, mais en Flandres, ornait les murs de la demeure après avoir été oubliée dans les caves. Mérimée se chargea de les faire connaître et elles furent vendues à l'Etat en 1882. On peut les voir aujourd'hui dans le plaisant Musée du Moyen-Âge de Cluny. Vous pensez les avoir reconnues ? Mais oui, il s'agit bien de la si célèbre Dame à la Licorne (photo).
Mais l'on peut encore voir d'anciennes tapisseries dans le château.
George Sand décrivait ce château comme :
irrégulier, gracieux et coquet dans sa simplicité.
Dire qu'il servait de gendarmerie au début du vingtième siècle... soupir...
Les environs de Boussac abritent une surprenante curiosité. En sortant du château, je m'y rendis. Quel choc !
[Boussac, Creuse]