Tokyo Mori Art Museum
Le point d'orgue d'un passage à Roppongi Hills est le Musée Mori, du moins, en ce qui me concerne. Certains préfèreront peut-être une visite chez Adidas, Banana Republic, Ferragamo, Vuitton ou Zara. Chacun son truc.
Le Mori Art Museum (MAM) est un musée exposant de l'art contemporain, occupé principalement d'espaces vides, et fermant très tard. Au passage, un musée parisien présente ces mêmes caractéristiques, le palais de... Tokyo. Le monde est petit !
L'exposition du moment s'appelle Can There Be Art ? The Creative Potential of a New Japan. Et au vu des oeuvres présentées, on pouvait se poser la question. La première rencontre est très italienne avec ces pizzas de Teruya Yuken qui me laissent sur ma faim. Je me demande juste s'il y a quelque chose de peint à l'intérieur des boîtes fermées...
Bon, la référence n'est pas trop difficile à voir, à rapprocher de la statue des Bourgeois de Calais qui hante le parc d'Ueno. S'inspirant (le mot est faible) du Baiser de Rodin, Chim ↑ Pom, collectif d'artistes, signe ici Show Case, représentant la beauté et le kitsch de la société contemporaine.
Là, c'est Le Firmament d'Hitotzuki (littéralement, le soleil et la lune). Une représentation du ciel et d'une piste de skate-board, le Yin et le Yang, en gros. Bien que les réprésentations de skate y soient rarissimes, je passe juste quelques heures après l'une d'entre elles. L'Art Vivant... quel bonheur ! Une prochaine fois, peut-être... ailleurs.
Puis les oeuvres deviennent étranges. Je commence à décrocher. En plus, les photos de cette oeuvre sont interdites. J'en prends quand même une (ou deux, chut). Une vision moderne de notre habitat quotidien ?
Plus loin, dans une salle obscure, un court-métrage montre un japonais déguisé en Hitler jouant avec un ballon représentant la Terre. Cela vous rappelle un film ? Normal. Mais Morimura Yasumasa n'imite pas Hitler. Il imite Chaplin imitant Hitler...
Et pour finir, une oeuvre intéressante, Baby Insa-dong de Takamine Tadasu, le récit captivant, en plusieurs dizaines de photos qui tapissent toutes les parois d'une immense salle, du mariage de l'artiste avec une coréenne habitant le Japon, évoquant, à travers la situation historiquement inconfortable de ces japonais coréens, les zainichi, le problème de la place de l'individu dans la société.
La visite se poursuit par le point d'observation, situé un étage plus bas, au cinquante-deuxième.
À suivre...
[Mori Art Museum, Roppongi Hills, Tokyo, mai 2010]