La grand-mère corse
En Corse, les deuils durent si longtemps et les familles comportent tant de cousins que les femmes sont condamnées à porter du noir toute leur vie. Cette vieille femme n'a pas failli à cette tradition et je l'ai toujours connue ainsi. Elle parlait de son village, de ses enfants, de ses petits-enfants, de son mari qui, tragulinu balanin, vendait ses olives sur les marchés. Bien sûr, il fallait que l'on me traduise ses récits si vivants bien qu'anciens car cette grand-mère ne parlait que corse et je ne parlais que français. Mais je l'aimais tellement, cette grand-mère puisque c'était la mienne. Et lui, que je n'ai presque pas connu, était si fier de moi. C'est bien le seul...