Miss Alexandra
Je ne regarde que rarement l'élection de Miss France, en gros, pas plus d'une fois par an, souvent moins. Faut bien reconnaître que c'est toujours pareil : on a l'impression d'assister au bal de l'empereur à Vienne, version Palais des Sports, moins les cavaliers. Ça tourne et retourne dans de jolies toilettes, le tout entrecoupé de reportages sur les Miss et leur région. Dépaysement et charme, la recette est efficace.
Au gré des rondes, les concurrentes s'éclipsent, de 45, elles passent à 12, puis 5. Plus on avance, plus la Miss se dénude dans une progression savamment orchestrée. Elles défilent en maillot une pièce laissant entrapercevoir - suprême impudeur - un ventre et un dos. Mais la réelle nouveauté réside plus loin, aussi bien dans la soirée que dans l'effeuillage. Quand elles ne seront plus que 12, elles défileront en... bikini. Eh oui, grande première à laquelle Geneviève de Fontenay était réticente. Sans doute a-t-elle craint d'être obligée de faire de même ?
D'ailleurs, en allusion au Téléthon présent sur la chaîne concurrente, cette même Geneviève nous apprendra (je cite) que les petits myopathes aiment Miss France. Mais quid du contraire ? Cela dit, pour les gaffes, les autres ne seront pas de reste. Johnny prendra un air pontifiant pour nous sortir les platitudes habituelles, en s'y reprenant à plusieurs fois. Jenifer aura bien du mal aussi à poser une question aux miss, puisque l'on venait de lui voler sa question à elle... Ressaisissons-nous. Même Foucault apportera sa pierre à cet édifice branlant. Il a une enveloppe contenant le nom de la quatrième dauphine, deux autres pour la troisième et la seconde, et la dernière qui consacrera Miss France. Il en manque une, se retourne-t-il vers l'huissier... Pourtant, depuis le temps, il devrait savoir que la première dauphine n'est jamais nommée. Quand il ne reste plus que deux candidates, à l'annonce du nom de la gagnante, celle qui devient de facto première dauphine est instantanément oubliée dans l'euphorie et l'agitation qui règnent alors, comme si, par magie (noire), elle disparaissait dans les entrailles de la scène.
Un petit mot quand même sur la Miss. Alexandra Rosenfeld a 19 ans pour 173 centimètres, vient de Saint-Thibery, dans l'Hérault, prépare un BTS Tourisme et souhaite plus tard ouvrir sa propre agence de voyages. Comment ? On s'en fout ? Tout à fait. Sur le plateau, il y avait celle qui l'a précédée d'un an. Je ne connaissais ni son nom, ni sa tête. Bonne chance, quand même, Alex !
[Élection de Miss France 2006, 3 décembre 2005]