Une Saint-Valentin
Pourquoi une ? Parce que la, j'en parlerai dans l'article suivant. Aujourd'hui, je me contenterai d'évoquer un certain 14 février...
Février 1993, je passe quelques jours à Venise. Ce séjour a une importance toute particulière car nous, touristes comme vénitiens, sommes en plein Carnaval (cf mon premier article dessus). Les masques nous cernent. Celui-ci, bienveillant, nous rassure. Celui-là, distant, impénétrable, nous jette un regard sombre, tandis que ce couple prend la pose... En cette soirée de dimanche 14 février, le froid se fait de plus en plus sentir au fur et à mesure que l'obscurité s'étend sur la place Saint-Marc. Le chant des gondoliers faiblit aussi, la ville s'endort dans une torpeur que quelques masques pressés n'arrivent pas à dissiper. Et c'est ce moment que nous choisissons pour partir en gondole...
La couverture épaisse que le gondolier nous cèdera avec envie ne sera pas suffisante, tant l'humidité des canaux et leur étroitesse rajoute une touche bien inutile de fraîcheur. Pourtant, ce clapotis caractéristique et ces cris étouffés provenant des palais vénitiens qui percent un silence glacé, restent comme un souvenir magique... bien que plutôt frisquet.
[Carnaval de Venise, dimanche 14 février 1993]