Madrid ~ Dia Tres
Ce matin, le but est simple et tient en un mot : Guernica. N'est-ce pas à Madrid ce que la Joconde est à Paris ? Le Centro de Arte Reina Sofia n'est pas très loin et je sens qu'une fois de plus, je n'amortirais pas mon Metrobus (dix trajets pour 6,15 €). Gran Via est désert et une chaleur lourde est déjà présente, bien qu'il soit encore tôt. Après la fièvre du samedi soir, le calme du dimanche matin est bien agréable. Arrivé sur la place de Cibeles, il faut emprunter le Paseo del Prado. Curieusement, je n'éprouve aucun regret à passer devant un des plus beaux musées du monde sans m'y arrêter. Le musée Thyssen-Bornemisza avait comblé mes attentes la veille et celui de la Reina Sofia allait m'apporter d'autres satisfactions, mais pas celles que je croyais.
D'ailleurs, le voilà devant moi... le cadre est exceptionnel, puisqu'il s'agit de l'ancien hôpital général de Madrid, construit en 1758. Cela lui confère un aspect inhabituel, presque inquiétant mais je dois trop regarder de films d'horreur !
Bonne surprise, l'entrée est gratuite, on entre sans payer. Oui, je sais, c'est ce que signifie "l'entrée est gratuite" mais ce détail a son importance par la suite. Arrivé au second étage, après avoir vu une imposante collection de tableaux de Juan Gris, arrivé devant la partie Picasso, force fut de présenter un billet que je n'avais pas. Et je n'avais pas envie de retourner à la caisse le chercher. Tant pis pour Guernica... De toute façon, m'a jamais vraiment plu, ce tableau.
Le dernier étage est consacré aux contemporains. Je n'avais jamais vu autant d'oeuvres d'Antoni Tapies, le Rauschenberg espagnol. Finalement, compte tenu de la modicité du prix d'entrée, ce musée d'art contemporain s'avère incontournable. La foule présente à la sortie en témoigne si besoin était...
La gare d'Atocha est toute proche. La photo figurant dans le guide [NDMP : Guide Voir, Hachette] m'avait intrigué. Il me fallait aller voir sur place la réalité de cette végétation luxuriante, sans toutefois oublier les terribles incidents qui s'y déroulèrent. Atocha, est-ce une gare, un mémorial ou une serre ? Réponse dans un prochain article.
Les heures sont comptées. Le reste de la journée ne sera plus consacré qu'à la détente. Dimanche, c'est aussi le jour d'El Rastro, ce marché aux puces madrilène. La calle Ribera de Curtidores qui l'héberge sur toute sa longueur est impraticable, tant il y a de monde. Parmi les objets les plus présents, les espadrilles - c'est affolant - et surtout les éventails ! Peu d'antiquités, cela fait plutôt vide-grenier... Une fois, en haut de la rue, comment ne pas aller une dernière fois sur la Plaza Mayor ? C'est au moment de partir que l'on ressent plus intensément les sensations. Le soleil est bien là, je suis bien à Madrid, tout ce qui me paraissait naturel va me manquer dans quelques heures. Allez, Puerta del Sol aussi, moins agréable mais si vivante, imprégnons-nous...
Un dernier tour dans Madrid... Je repasse devant le Prado. Toujours sans regret. C'est comme le Palacio Real que je n'ai pas visité. Il faut savoir en garder pour les fois suivantes. Il faut se donner le besoin de revenir, même s'il s'agit là d'une envie. Le Jardin botanico... pas trop mon truc, ça. En revanche, le Retiro s'impose. Hier, rappelez-vous, à cause de la pluie, je n'avais pu m'y promener. Un tel parc, en plein coeur de Madrid, c'est bien agréable. Sur le lac, au pied du monument érigé en hommage à Alphonse XII, les madrilènes sont nombreux à canoter, là où jadis, se déroulaient des combats navals. Des mimes, des voyantes, des dessinateurs tentent de s'attirer les grâces d'un public familial. Moi, ce sera plutôt les attraits des marchands de boissons qui me feront craquer. La vision enchanteresse de ce parc inondé de chaleur sera une des dernières que j'emporterai de Madrid. En attendant d'y revenir !
-> Premier jour
-> Deuxième jour
[Palacio de Comunicaciones, Plaza de Cibeles, Madrid, dimanche 18 juin 2006]