Olympiastadion Berlin 1936
26 avril 1931. Le CIO confie l'organisation de la onzième olympiade de l'ère moderne, à la ville de Berlin, devant Barcelone. Ce choix raisonnable allait se révéler problématique quand le parti nazi prit le pouvoir en Allemagne, en 1933. Malgré les menaces de boycott, les 49 nations inscrites participeront à ces jeux qu'Hitler considère comme une occasion unique de promouvoir la suprématie de la race aryenne.
Cette photo est un détail de la fameuse cloche olympique (que l'on peut voir ici) représentant un aigle germanique surmontant les anneaux olympiques. Il y est écrit Ich rufe die Jugend der Welt... J'appelle la jeunesse du Monde ! Elle restera comme le symbole des Jeux de 1936.
1er août 1936. Tout est fait pour contribuer au triomphe du chancelier, et c'est dans un stade empli de svastikas, sous les acclamations de 100000 spectateurs qu'il déclare ouverts les jeux de 1936. Leni Riefenstahl (qui connut une vie exceptionnelle) est chargée de réaliser un documentaire, Olympia (les Dieux du stade !), qui alterne exploits sportifs et odes au nazisme. Ces statues colossales font partie de l'apparat nazi, mis en valeur par le régime totalitaire d'Hitler. Tout était prévu pour montrer au monde entier la superiorité du peuple allemand. Mais il y eut un petit grain de sable...
4 août 1936. Le grain de sable s'appelle Owens, Jesse Owens. Américain et black, consacré la veille aux cent mètres, il remporte également le saut en longueur, devant Lutz Long, le champion allemand. Les deux athlètes se congratulent.
Hitler quitte le stade.
Owens ne s'arrêtera pas en si bon chemin, remportant deux autres titres, le 200 mètres et le relais 4x100m avec l'équipe américaine, devenant par là même le héros emblématique de ces Jeux. On peut lire son nom sur ce tableau (100m lauf, 200m lauf, weitsprung). Un autre tableau complète le premier. On y relève notamment les victoires impressionnantes des français en cyclisme.
27 décembre 2008. Ils sont bien loin, ces Jeux de 1936, mais ils auront marqué leur siècle. Les premiers d'une longue série entachée de coups d'éclats, de boycotts et de polémiques, dont les tout derniers ne sont pas exempts. Mais il est temps de regarder devant. En direction de Londres.
[Stade Olympique, Berlin, décembre 2008]